Le 28 octobre dernier, devant un parterre de chefs d'entreprises, Eric Schmidt, PDG de Google, a présenté sa vision d'Internet dans cinq ans. Il a dit beaucoup de choses, mais je n'en ai retenu qu'une: le défi de notre temps (et donc de Google), c'est la classification de l'information. Classer, ranger les données, pour savoir quelles sont celles qui sont pertinentes, dans l'infini volume du contenu produit sur Internet, sur Twitter, Facebook, Youtube, les blogs, ou par des entreprises de presse, le raz de marée de publicités ou de communication.
Ce défi, savoir lire l'information, frayer son chemin dans la jungle des données, n'est pas seulement celui de Google, et a depuis longtemps été formulé. Par des auteurs de science fiction ou d'anticipation tout d'abord, qui ont imaginé dès les années soixante la figure du veilleur, ce travailleur de l'information qui signale les tendances et les avancées significatives à ses clients. On en trouve d'excellents exemples dans cet article de Christophe Deschamps. Plus récemment, les suèdois Bard et Söderqvist ont affirmé dans leur livre Les Netocrates, que l'ère du capitalisme laissait en ce moment place à l'ère des Netocrates, les élites de l'information: par leur capacité à donner du sens aux données des réseaux, ils remplacent les capitalistes aux postes influents.
Mais pourquoi les journalistes, professionnels de l'information, semblent-ils rester sur le carreau, alors que les entreprises et les décideurs s'adjoignent les services de veilleurs professionnels, aux méthodes perfectionnées et efficaces? Voir par exemple les méthodes de veille en constante évolution de ces veilleurs talentueux: Christophe Deschamps et Mael Le Hir.
Pourquoi pas de formation à l'investigation sur Internet pour l'ensemble des journalistes, à l'heure où peu nombreux sont ceux qui ne vont pas bien plus loin que la recherche Google? Il y a bien quelques exceptions, mais elles semblent confinées aux secteurs de l'investigation dans les domaines des nouvelles technologies et de l'intelligence économique. Jean-Marc Manach par exemple, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies et Internet, qui partage ses connaissances d'investigateur en ligne avec ses élèves, lorsqu'il fait des formations.
Il ne s'agit pas ici de plaider pour que les journalistes deviennent dignes des services d'intelligence des services secret, mais de faire le vœu qu'émergent plus de professionnels d'Internet. Pas simplement utiliser un agrégateur de flux, Twitter et Facebook, mais une méthodologie de recherche et de classification, utilisant les différentes fonctionnalités des multiples moteurs et autres outils à disposition. Afin qu'ils ne soient pas à la traîne des Netocrates, le nez dans l'actu; qu'ils décodent les grandes tendances sous-tendant le magma informationnel.
Je suis conscient que nombre de gens qui me liront se sont d'ores et déjà formés eux-mêmes à ce type de travail. Mais il y a toujours une marge de progression, quand on se compare aux veilleurs d'information.
Pour que le journalisme en général, et surtout le journalisme en ligne, monte encore en puissance. Et pourquoi pas qu'il ressemble à ça:
Ce défi, savoir lire l'information, frayer son chemin dans la jungle des données, n'est pas seulement celui de Google, et a depuis longtemps été formulé. Par des auteurs de science fiction ou d'anticipation tout d'abord, qui ont imaginé dès les années soixante la figure du veilleur, ce travailleur de l'information qui signale les tendances et les avancées significatives à ses clients. On en trouve d'excellents exemples dans cet article de Christophe Deschamps. Plus récemment, les suèdois Bard et Söderqvist ont affirmé dans leur livre Les Netocrates, que l'ère du capitalisme laissait en ce moment place à l'ère des Netocrates, les élites de l'information: par leur capacité à donner du sens aux données des réseaux, ils remplacent les capitalistes aux postes influents.
Mais pourquoi les journalistes, professionnels de l'information, semblent-ils rester sur le carreau, alors que les entreprises et les décideurs s'adjoignent les services de veilleurs professionnels, aux méthodes perfectionnées et efficaces? Voir par exemple les méthodes de veille en constante évolution de ces veilleurs talentueux: Christophe Deschamps et Mael Le Hir.
Pourquoi pas de formation à l'investigation sur Internet pour l'ensemble des journalistes, à l'heure où peu nombreux sont ceux qui ne vont pas bien plus loin que la recherche Google? Il y a bien quelques exceptions, mais elles semblent confinées aux secteurs de l'investigation dans les domaines des nouvelles technologies et de l'intelligence économique. Jean-Marc Manach par exemple, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies et Internet, qui partage ses connaissances d'investigateur en ligne avec ses élèves, lorsqu'il fait des formations.
Il ne s'agit pas ici de plaider pour que les journalistes deviennent dignes des services d'intelligence des services secret, mais de faire le vœu qu'émergent plus de professionnels d'Internet. Pas simplement utiliser un agrégateur de flux, Twitter et Facebook, mais une méthodologie de recherche et de classification, utilisant les différentes fonctionnalités des multiples moteurs et autres outils à disposition. Afin qu'ils ne soient pas à la traîne des Netocrates, le nez dans l'actu; qu'ils décodent les grandes tendances sous-tendant le magma informationnel.
Je suis conscient que nombre de gens qui me liront se sont d'ores et déjà formés eux-mêmes à ce type de travail. Mais il y a toujours une marge de progression, quand on se compare aux veilleurs d'information.
Pour que le journalisme en général, et surtout le journalisme en ligne, monte encore en puissance. Et pourquoi pas qu'il ressemble à ça:
Dans Michaelmas [17], écrit en 1977, Algis Budrys met en scène un journaliste d’investigation[18] chargé d’enquêter sur la réapparition suspecte d’un astronaute américain, mystérieusement disparu alors qu’il venait d’être nommé responsable d'un programme d’exploration spatiale confié depuis à un russe.
Si le contexte géopolitique a mal vieilli on peut retenir l’utilisation faite par Michaelmas de Domino, terminal mobile doté d’une intelligence artificielle, avec lequel il est relié en permanence et qui réalise pour lui des synthèses d’actualité, traque les données dans les bases en ligne et l’informe de relations subtiles entre les masses de données qu’il parcourt.
Extrait de cet article de Christophe Deschamps sur Outils Froids, son blog de veille, à consulter pour les références.